Ce 2 septembre 2015, c'est toi Aylan, qu'ils ont choisi de prendre en symbole.
Toi, petit bouchon haut de tes 3 printemps qui ne demandait sûrement que peu de choses...
Vivre, au sein des siens, dans une communauté en paix, même s'il fallait tout recommencer, tout apprendre, les mots nouveaux, les façons d'être...
La cruauté ne t'en a pas laissé le temps, ni à toi, ni à ton frère Ghaled, ni à ta mère, ni à vos autres compagnons de misère.
Une photos de plus... Une photos effroyable, et tu n'es plus.
Le monde s'agite depuis cette tragédie, pourtant,
Tant d'autres ont précédé...
L'expression à la mode : "prise de conscience"
Mais seuls les aveugles et volontairement sourds peuvent ignorer
Ignorer les tragédies quotidiennes qui se produisent là-bas, pas si loin
Pour certains dirigeants, tu t'es endormi au bon moment et au bon endroit.
Qu'y-a-t-il de bon là-dedans ?
L'émotion suscitée par la parution de ta photo un peu partout sur le globe,
n'est en rien garante d'une volonté nouvelle pour résoudre vos problèmes, et qu'ainsi
vous n'ayez plus besoin de partir, de quitter votre chez vous dans la tristesse et l'angoisse la plus absolue.
Alors faire bouger les consciences, je suis sceptique...
Nul besoin de voir une telle photo pour savoir de quoi il retourne.
Nul besoin d'un choc émotionnel de plus, il y en a tant déjà.
Mais toi, Aylan, tu n'avais pas demandé cela.
Tu voulais simplement suivre ta famille, ceux que tu aimais
C'est bien malgré toi que tu es devenu le symbole
D'une effroyable tragédie qui n'est pas près de cesser.
J'aimerais pouvoir être convaincue que les dirigeants
Prendront la situation à bras-le-corps, mais je n'en suis pas là.
C'est un monde bien cruel que tu as quitté Aylan
Un monde où les intérêts de toutes sortes, priment sur les vies, quelles qu'elles soient.
Je crains que bien trop de temps ne s'écoule avant de voir émerger de vraies solutions.
Pourvu que je me trompe, pourvu...
Ce que nous faisons pour nous-même disparaît avec nous.
Ce que nous faisons pour les autres et le monde est immortel et demeure.
Albert Pine
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