Marine...

Je sens comme un parfum suave
Qui gravite jusqu’à mes narines
Odeur en moi si câline
Qui ferait vibrer toute épave

Je sens mon corps planer au gré des courants
Mes si fines ailes de libellule vibrent
Au moindre souffle sur leurs fibres
Au gré des humeurs du vent

Je prends ta main au creux de ma main
Guide nos pas sur le sable blond et chaud
Les pieds dans l’eau nous marchons
L’écume chatouille nos chevilles
Le vent ébouriffe nos épaisses chevelures
Je glisse mon bras autour de la taille
Mes lèvres galopent
Dans ton cou si soyeux
Une mouette passe au-dessus de notre sphère
Juste le temps de quelques battements d’ailes
Les puces des sables sont de sortie
L’âme joueuse elles s’aventurent à sautiller
Entre nos pieds ensablés
Nous marchons longtemps ainsi
Jusqu’à ce bastion où
Le sable n’est pas souillé
Par d’autres pieds que les nôtres.
Là seulement
Dans une lenteur exquise,
Nos corps se resserrent
Nos lèvres se rejoignent
Extase sans fin…
Là seulement
L’Océan semble nous offrir
Protection
Jusqu’à lui nous allons
Sa fraîcheur n’a d’autre intention
Que celle de guider nos pas
Jusqu’au courant chaud
Celui qui ondule sans fin
Qui enveloppe nos corps
Dans une caresse infinie
Nous restons longtemps ainsi
Jusqu’à ce que l’astre
Au-dessus de nous
Se décide à décliner
Alors oui
Nous rebroussons chemin
En toute humilité
Face à cette merveille de la nature
Nos pas changent de direction
Pour aller se perdre dans les dunes
Dont seules les immortelles
Connaissent par cœur le parcours
Nous nous enfonçons au creux de ces voluptueuses
Ondulations de sable blond qui mènent
Jusqu’aux forêts de pins
Aux senteurs si divines
Et c’est dans ce décor somptueux et simple
Qu’enfin nos cœurs
En une osmose absolue
Peuvent se murmurer
Tout l’amour en eux réuni…

01/11/1999

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