Les trolls : Prétention d'humour noir ou inavouable sadisme et perversion ?


Lorsque vous lisez des pseudo-dialogues entre personnes agressées par des trolls et les trolls eux-mêmes (quelle que soit la catégorie à laquelle ils disent appartenir), un argument est plus que redondant : les trolls affirment faire de l’humour noir, se réfugient derrière ce concept afin de légitimer leurs actes, échapper à la culpabilité générée par leurs actions… Aussi, afin d’en finir avec cette mascarade, j’ai décidé de donner mon point de vue sur cette question… Je ne vais pas non plus citer ici la somme des écrits trouvés sur ces concepts et questions, mais extraire quelques idées qui me semblent très à propos…

Qu’est-ce que l’humour, et l’humour noir ?

La liste des écrits est longue,trop longue… Mais voici quelques phrases qui me semblent mettre en évidence des critères incontournables et fort à propos…

http://fr.wikipedia.org/wiki/Humour_noir
Caractéristiques :

L’humour noir consiste notamment à évoquer avec détachement, voire avec amusement, les choses les plus horribles ou les plus contraires à la morale en usage. Il établit un contraste entre le caractère bouleversant ou tragique de ce dont on parle et la façon dont on en parle. Ce contraste interpelle le lecteur ou l’auditeur et a vocation de susciter une interrogation. C’est en quoi l’humour noir, qui fait rire ou sourire des choses les plus sérieuses, est potentiellement une arme de subversion.
Empreint de fatalisme, pathétique par certains côtés, cet humour est forcément une source de gêne. Certains présentent d’ailleurs cette gêne comme un de ses ressorts, dans la mesure où le rire qu’il provoque doit gêner, voire donner honte, faire hésiter celui qui en rit entre sa réaction naturelle, le rire, et sa réaction réfléchie, l’horreur ou le dégoût. Suivant les cultures il évolue entre désespoir et raillerie et sera plus ou moins accepté en fonction de la force des tabous qu’il titille.
L’humour noir n’a pas de tabou. C’est même par définition son terrain de prédilection. Il ne faut cependant pas confondre humour noir et moquerie : l’humour, même noir, reste un trait d’esprit. Il préfère rire des choses pour n’avoir pas à en pleurer.
L'humour noir se rencontre principalement dans la littérature (roman, nouvelle et micronouvelle), le théâtre, le cinéma, la bande dessinée et le dessin.
Par ce paragraphe, il apparaît évident que la frontière ténue entre humour noir et moquerie est essentiel. De même qu’il est indéniable que l’humour noir a pour vocation la transmission d’un message, d’une idée, d’une réflexion ayant pour finalité de "susciter une interrogation".
L’humour noir, c’est la politesse du désespoir.
Pierre Desproges

Si l’on en croit P. Desproges, l’humour noir est bien loin du détachement affectif et du mépris. C’est une forme d’expression qui se veut protectrice, sans pour autant tomber dans la perversion et l’intention de générer la souffrance.

http://dictionnaire.sensagent.com/humour+noir/fr-fr/
humour visant à transformer des situations macabres, dramatiques en une vision prêtant à rire pour amorcer, derrière, une réflexion de fond.
Là encore, nous trouvons cette idée de réflexion, donc de construction derrière une idée. Nous sommes encore éloignés de l’idée de destruction et de violence visant à générer la souffrance.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Humour
On a nommé humour noir une forme d'humour qui s'appuie sur des éléments tristes ou désagréables et les tourne en dérision et rire jaune un rire forcé et amer. De fait, l'humour n'est pas nécessairement lié à la joie.
La dérision est un outils, mais un outil au service de la traduction d’une réflexion. Si l’humour noir est un trait d’esprit, la dérision est l’outil qui va traduire ce trait d’esprit.
Dans le domaine artistique, j’ai toujours admiré le travail de Jean Guidoni, maître dans l’art de la dérision… Je vous propose la vidéo ci-dessous… Il y chante une de ses chansons les plus connues et qui touche un sujet assez particulier puisqu’il s’agit de la nécrophilie. Voilà un vrai travail sur la dérision, voilà une vraie démonstration de quelque chose qui s’attache à nous transmettre un message sans pour autant nuire à qui que ce soit…

Chanson pour le cadavre exquis (1996)


Alors que font réellement les trolls ? Pensez-vous sincèrement que l’on puisse qualifier leurs actions "d’humour noir"? Pensez-vous réellement qu’il y ait un point commun entre ce dont je parlais au-dessus et leurs immondes façons de procéder en venant sur des groupes où ils n’ont rien à faire, en piétinant la souffrance des gens présents dans ces lieux, en créant des groupes prônant la xénophobie, la pédophilie, la violence et la haine sous toutes ses formes ?

Nous sommes à des galaxies de distance de l’humour noir. Regardons encore les définitions…


http://fr.wikipedia.org/wiki/Sadisme
Le sadisme est la recherche de plaisir dans la souffrance (physique ou morale : domination, contrôle,...) volontairement infligée à autrui (éventuellement un animal). Même si le sadisme peut exister indépendamment des activités sexuelles, il y est fréquemment associé. Plus encore, certaines personnes ne peuvent avoir de relations sexuelles satisfaisantes sans infliger de souffrances à autrui.
Là nous commençons à sérieusement nous rapprocher de la définition la plus appropriée pour définir l’action des trolls… La quête du plaisir à travers la souffrance infligée à autrui… Voilà qui correspond assez bien à ce que j’ai pu voir sur la toile…

http://fr.wikipedia.org/wiki/Perversion
La perversion désigne l'action de détourner le vivant et l'humain, ou - de façon plus morale - de ce qui est considéré comme "orthodoxe" ou "normal". Dans le langage courant, le terme a une connotation péjorative, due à l'emploi moral et religieux de ce mot pour signifier une forme du mal.
Dans le domaine de la psychiatrie et de la psychologie, la perversion est définie par la psychanalyse comme une organisation psychique utilisant un mode relationnel permettant d'assouvir ses pulsions par des actes opérés aux dépens de l'autre, sans ressentir de culpabilité. Les traits caractéristiques de ce mécanisme de défense sont la manipulation et l'emprise. Son fondement psychique est le déni (négation de la réalité, de la différence des sexes et de l'altérité). La perversion sexuelle est une des manifestations de la perversion. Le terme de perversion morale est utilisé comme synonyme de perversion pour éviter l'amalgame courant fait avec la perversion sexuelle.
Voilà qui est intéressant… Nous trouvons dans ce paragraphe des caractéristiques essentielles rencontrées systématiquement dans le comportement des trolls :

- détournement de l’humain ou de la « normalité »
- assouvir ses pulsions au dépend des autres
- absence de culpabilité
- manipulation et emprise
- déni

Oui, très clairement la perversion (ou perversion morale) correspond de façon flagrante à ce type de comportement.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Perversion
Terminologie :

Le terme perversité vise, comme celui de perversion, à se rapprocher de l'origine latine perversitas dérivé de perversus (pervers) qui désigne celui qui inverse, renverse ou retourne. Il exprime un concept décrivant les types de comportement qui sont contraires à l'éthique humaine selon la perspective de la psychanalyse.
La terminologie vient conforter l'idée précédemment acquise… Je ne pense pas qu’il soit bien utile d’expliquer ces quelques mots qui sont eux-mêmes très clairs sur la question…

http://fr.wikipedia.org/wiki/Perversion
Définir la pathologie :

En psychiatrie, cette structure perverse est considéré sous l'angle de la pathologie, et on s'éloigne donc parfois de l'énoncé de la psychanalyse pour définir des repère vis a vis de la « normalité » et surtout du trouble engendré. C'est pourquoi on peut lire par exemple:
«Être normal, c'est avoir la capacité de tenir droit sur un terrain en pente. Le pervers n'exprime aucune souffrance. Le pervers normal est celui qui peut se débrouiller sans dépendre des autres, sans faire trop souffrir. Le pervers pathologique sera celui qui fera souffrir les autres.[6]»
La définition même de la perversion repose sur l'intention du sujet : de détruire, dominer, nuire ou utiliser l'autre.
On parle de perversion s'il y a tendance à soumettre l'autre à un fonctionnement qui ne satisfait pas cet autre qui est maltraité, abusé, ne compte pour rien. Les trois traits suivants se retrouvent dans une stratégie perverse, selon Patrick Bertoliatti :[7]
• La personne qui y fait face se sent entraînée à faire le contraire de ce qu'elle veut faire, et se sent dans l'impossibilité de faire autrement.
• Le choix de rester ou non avec la personne en cause entraîne dans les deux cas le sentiment de perdre la face.
• Les faits sont accompagnés d'un sentiment d'immoralité.
La moralité dont il est question est relative au respect de l'altérité, l'immoral commençant lorsqu'elle est niée ou manipulée.
Il est intéressant de noter cette caractéristique supplémentaire : « le pervers n’exprime aucune souffrance », oui, tout comme le troll…
La suite est encore plus intéressante puisqu’elle permet de différencier un pervers "normal" d’un pervers "pathologique" : le pervers "normal" est indépendant, mais il n’a nul besoin de générer la souffrance chez autrui, contrairement au pervers "pathologique" qui, lui, ne s’en privera pas.

Regardez ces qualificatifs :

Intention du sujet : détruire, dominer, nuire, instrumentaliser l’autre, soumettre l’autre contre sa volonté, abuser, maltraiter et, la cerise sur le gâteau :
L’autre ne compte pour rien.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Perversion
Mise en place du mécanisme pervers :

A sa source, la perversion est un fonctionnement défensif, qui pourrait être utilisé par tout un chacun. En revanche, chez certains, ce mécanisme s'installe comme un mode de fonctionnement préférentiel, plus confortable et plus gratifiant pour eux, en ce qui leur permet d'éviter toute souffrance psychique et toute remise en question. Plus ce mécanisme est utilisé et plus il se renforce, car l'utilisation de l'autre comme instrument prive la personne perverse de tout retour affectif structurant. La mise en place d'un mode pervers est un choix adaptatif fait par l'individu.
Voilà une conclusion qui me satisfait totalement. Les trolls ont intentionnellement plongé tête baissée dans ce qui les arrangeait le mieux. Ainsi, aucune remise en question à aborder, le confort assuré, l’abstraction totale de toute considération affective… et tout ceci, au dépend de l’autre. S’ils étaient des plantes parasites, ce serait naturel mais ce sont des humains qui ont délibérément fait ce choix, ainsi je les considère comme monstrueux. Ce sont tout sauf des victimes. Ce sont des parasites, non par essence mais par choix délibéré. Ce ne sont que des pervers pathologiques, mais je doute fort qu’ils aient la moindre intention d’essayer de se faire soigner… Ils resteront dans leur confort précaire ou pas… Ainsi, les Autres n’ont qu’une chose à faire : s’en protéger et les considérer définitivement comme de grands malades qui ne feront aucun sentiment.


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