Bribes (de délire ?)

Bribes d’images entrevues dans l’ombre d’un tube oscillant dans l’espace en une
fraction de secondes. Les faisceaux lumineux qui se balancent sporadiquement au
fonds des pupilles dilatées, inertes comme deux lustres accrochés au plafond d’une
chambre froide, inanimée. Pourtant, il est une chaleur qui résiste au fluide glacial ;
une chaleur qui se dissimule dans le grenier de la sphère pour préserver ce corps du
néant qui menace.
Une odeur âpre enveloppe la corolle jaunis, un parfum marginal et tenace, qui se dit
protecteur des âmes, mais qui devient assassin des corps, bourreau des pantins
déguisés qui se cachent derrière des masques noirs, blancs, jaune, bleu, vert, gris,
fuchsia… pour ne pas se laisser pénétrer par les implacables démonvices qui
surgissent de temps à autre et qui volent les cadavres qui déambulent dans les wagons
crasseux et bedonnant comme ces vieux PDG de banlieue qui reluquent et convoitent
le poisson alléchant, prêt à s’engouffrer au cœur de leur intestin métallique.
7 mai 1986

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