Une empathie exacerbée suffit-elle
Une propension à aller vers autrui
Est-ce réellement une raison suffisante
Pour la dignité, oui, peut-être
Mais le qualificatif est tout autre
L’empathie est bien belle
Et la dignité bien jolie
Mais ce ne sont que des mots
Aux actions attachons-nous
Parce qu’au final, seul ce résultat compte
As-tu réussi à transcender une vie échouée ?
As-tu obtenu une reconnaissance globale ?
As-tu ne serait-ce qu’apporté le bonheur à l’être aimé ?
As-tu renoncé à l’autosuffisance qui alourdit tes pas ?
As-tu servi une juste cause et combattu pour elle ?
As-tu apporté ton soutien concret aux âmes en peine ?
As-tu été là lorsqu’on t’appelait à l’aide ?
Si la moitié de ces questions restent négatives, alors,
Au mieux tu es impuissant, futile, indifférent
Au pire, égoïste, égocentrique, malsain et inutile.
Seule l’honnêteté de ton statut peut te conférer
Un semblant d’humilité et de lucidité.
Le reste n’est que mots perdus
Mots pensés ou prononcés afin de se rassurer
Mais mots sans consistance,
La complaisance dans sa splendeur
Ces mots sont laids car sans authenticité
Sans véracité et bien incomplets
Alors, traine-savates,
Retourne à ton caniveau de misère
Ne dis plus rien surtout
Tais-toi car ce ne sera peut-être
Que ton unique réelle dignité
Et puis disparais dans cet égout
Là, pas très loin, et oublie
Celui que tu as si volontairement avili
Par tes mots scandés mais sans valeur
Que te reste-t-il ? Quel droit t’attribuer ?
Celui de te taire et de disparaitre
Celui de regarder mais sans toucher
Celui d’être touchée mais le taire
Celui de te terrer dans ton terrier sans lumière
Celui de ne plus causer de misère.
17/02/2011
