Possible que...





Le silence de cette nuit, indolente et rabougrie
M’a laissée comme une envie, comme un goût d’inabouti
Mais je donne ma langue au chat, encore un piège, un appât
Un malaise ou un faux pas, peu importe je ne cherche pas
Et si la lune tombe, ou que la mer m’inonde
Qu’importe l’heure, les secondes, mon précieux n’est fait que d’ondes
Et ma peau se rebelle, et la structure se craquelle
C’est fini les étincelles, il s’agit d’être factuelle
Éviter le conflictuel, apprivoiser l’essentiel
Je regarde autour de moi, m’imagine faire leurs pas
Et j’ai mal c’est un effroi, et ce corps qui ne suit pas
Il n’y a pas de rive, juste l’illusion que je prive
Positive ou votive, non je veux être vive
Plus sentir la dérive, la félicité d’une heure
Plus sentir la dérive, la félicité d’une heure

Voilà bien la chimère, j’esquive et me libère
Mon esprit lui s’envole, et mon corps se camisole
Le tourment qui l’isole, variations en gondoles
Ai-je le choix dites-moi, juste arrêter les « pourquoi »

Possible que
J’y survive longtemps
Mais peut-être que
L’animal est mordant

Possible que
Mes ailes soient coupées
Mais finalement
Ma pensée s’est évadée


Le bonheur est un leurre, mais le malheur est sans saveur
La vie est dense d’envies, c’est un défi face à l’ennui
Alors j’aime ce qu’elle essaime, anathème dans le thème
Poursuivons donc ce bastion, évitons les addictions
Félicitons les coctions, soyons de petits apions
Pas de hic de chimérique, juste un déclic c’est épique
Honorer et encenser, ce baiser dilacéré
Libérons-nous du licou, du dégoût, de tout rezzou
Je veux pouvoir faire des vœux, est-ce pieux un tel aveu ?
Essentiel et non virtuel, providentiel pourtant rebelle
Le votif non dolosif, Rester vif mais pas naïf
Hantée de félicité, purifiée non irradiée   
Ceci n’est qu’hypocrisie, pas déni, juste alibi
Je m’arme pour le charme, qui désarme et m’alarme
Peur venue de la pudeur, meurs, que batte mon cœur

Possible que
J’y survive longtemps
Mais peut-être que
L’animal est mordant

Possible que
Mes ailes soient coupées
Mais finalement
Ma pensée s’est évadée


Mon stylo est en panne, et mes doigts se sont crispés
Et si le ciel chicane, arrogante je sourirai
J’ouvrirai un passage, exigu ? Peu importe
Il n’y aura plus d’ombrage, mais une simple porte
J’irai soulever les pierres, et me rouler dans l’herbe
Je saurai me satisfaire, du plaisir sans superbe
Cette éphémère ipomée, mon regard s’en délecte
Si brève soit sa beauté, oui ses fibres m’affectent
Et si le brouillard s’abat, si la lumière déprime
Et si ma vision s’en va, si la douleur opprime
Non tu ne passeras pas, je te le dis sans détour
Maigre sera ton repas, il n’y aura pas de séjour
Force sera mon sourire, insolente je serai
J’éviterai le pire, tourment je te braverai

Possible que
J’y survive longtemps
Mais peut-être que
L’animal est mordant

Possible que
Mes ailes soient coupées
Mais finalement
Ma pensée s’est évadée
21 novembre 2011


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