Les Enfoirés nous chantent "Toute la vie"

J'ai entendu bien des gens s'exprimer sur cette chanson et ce clip des Enfoirés... bien trop.
Donner autant d'impact à une simple goutte d'eau est d'une stupidité inouïe ; et il arrive un moment où, la dose de stupidité est telle que je ne peux moi-même m'empêcher d'y aller de mon commentaire.

Alors quoi ? Tous ces détracteurs auraient-ils donc finalement sombré dans l'obscurité qu'ils en viennent à s'accrocher à une chanson, une image, un détail ? Pour le coup, les médias n'ont même pas eu besoin de tambouriner à la porte, elle s'est ouverte d'elle-même.
Susceptibilité des uns, frustration des autres, aveuglement des derniers...

Pourtant dans cette chanson, et dans ce clips, ce n'est ni des jeunes ni des ainés que provient la violence. La violence est dans la réalité, celle qui nous environne où que nous soyons.
Les arguments sont légitimes ; ces jeunes qui s'insurgent face à ce monde tel que leurs ainés le leur ont laissé, ont raison de clamer les responsabilités des générations précédentes. Et les ainés de tenter de se dédouaner en lançant des phrases toutes faites qui, prises isolément, ont du sens, mais une fois regroupées, elles expriment l'aveuglement volontaire et la moralisation à tout va. Tout ceci est volontaire, car c'est bien ainsi que les couches de la population fonctionnent, de façon quasi pavlovienne...

Toute la vie, c'est des mots ça ne veut rien dire

Oui ces jeunes ont raison de le penser. Et comme une évidence de la réalité de l'impuissance son ainé lui répond :

Toute la vie, tu sais le temps n'a pas de prix

Vrai aussi, mais c'est aussi un refus d'admettre qu'il est impuissant à lui proposer autre chose (n'oublions pas que c'est justement un "ainé" qui a écrit ces paroles)

Toute la chanson est écrite de cette façon... Un argument de jeune, une impuissance d'ainé qui refuse de l'admettre.

La chanson finit sur :

C'est la vie
La vie qui caresse et qui blesse
C'est ta vie, vole et vas-y
A ton tour et vas-y

Ce que je retiens, c'est que l'ainé "passe la main", qu'il n'a pas la solution mais cherche à encourager la jeunesse à attraper le relais et poursuivre le chemin, peut-être autrement, mieux, beaucoup mieux...

Finalement, c'était dès le début de la chanson que la teneur du propos était contenue. Lorsque ce jeune commence :

Des portes closes et des nuages sombres
C'est notre héritage notre horizon
Le futur et le passé nous encombre
Avez-vous compris la question ?

Et que les ainés répondent en coeur "non". Un faux-fuyant... Aucune question n'était littéralement posée, mais les ainés le savaient et s'appuient sur ce rien pour faire passer l'illusion de ne pas avoir compris de quoi parlent les jeunes.
Il est évident que si l'on écoute et regarde tout ceci sans chercher ce qui se cache derrière les mots, les auditeurs ont toutes les chances de ne rien décrypter du tout du sens des mots en filigrane.

L'avenir ne peut venir que des jeunes, c'est cela le message que je retiens et le seul utile d'ailleurs.

Quant aux images... Aux dires de différentes personnes interviewées, ce clip aurait été fait à la hâte.
Peu importe, ce parti pris ne me dérange pas le moins du monde. Les gens sont souvent face à face lorsqu'ils ont une explication, et cette image renforce la racine des arguments. Les jeunes que rien ne démonte, les ainés coincés dans un discours qui ne fera pas avancer, tout ceci est mis en exergue par le face à face. Et personnellement, Jean-Jacques Goldman me semble très courageux d'avoir eu ce parti pris. Enfin du vrai montré, cristallisé, y compris le vrai de la mauvaise foi et le vrai de la colère des jeunes. Stéphane Hessel aussi avait pris le parti de faire confiance aux jeunes... Espérons que cette jeunesse soit mieux inspirée que leurs ainés... Et pour cela, il leur reste toute la vie.

Voici quelques réactions qui m'ont semblé pertinentes :
(N.B. : Ce ne sont que des hyperliens donc les images ne sont que des miniatures. Cliquez pour aller voir les textes originaux)