Salaison

J’ai passé ma vie à l’attendre
La douce aux ailes si chaudes
Enveloppe si tendre
Que rien ne démode

Tant de temps passé le cou tendu
Pour recevoir ce baiser d’amour
Celui qui n’est jamais venu
Jamais, pas un seul jour

A force d’être si resserrée
Apnée en héritage
Ma glotte je l’ai avalée
Adieux le doux rivage

Ce non amour en salaison
Je le jette au buisson d’orties
Garde-la donc cette prison
Elle ne vaut pas une roupie

J’irai chercher ailleurs
L’épaule réconfortante
Celle dont la chaleur
Ne peut qu’être envoûtante

Une plume caressera ma joue
Et la tendresse de son sillage
Mettra sans doute ton cœur à genou
Toi qui ne fut que mon mirage

03/10/2002

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